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samedi 31 juillet 2010

DONNE TOI AU TOUT AUTRE, TON PLUS PROCHE PROCHAIN !

L'ego s'égosille dans son goulot d'étranglement
Il s'affirme indigne de vivre la vie divine
Oscillant en ses lueurs défaitistes
Et ses rêves démentiels d'arracher la flamme ultime
Il n'entend pas le murmure crépitant de l'œil simple
Qui tient grande ouverte la porte des dieux
Maintiens-toi en Moi et tu sera guéri
Lit-il sans se laisser faire faire le geste essentiel

L'ego redit à l'envie son discours de seconde main
La porte est étroite et peu en trouve le chemin
Je n'ai pas fait les dix milles pratiques
Je ne me suis pas assez longtemps courbé l'échine
Mes désirs vains me ramènent toujours
Sur la route bien plus large de la perdition
Je me prosterne incertain du rachat
Il y en a si peu à qui il est donné de faire
Le dernier pas sur le chemin du salut
Faire un avec tout se mérite si rarement


Retourne toi
Tu le trouves discrète immensité d'où tout se perçoit
Le divin t'y dit je suis ici et partout à la fois
Reconnais toi en Moi
N'écoute plus ce qui te dit
Il est en face agenouille toi
Ce qui te dit fais ci fais ça sacrifie cela
Retourne toi
Ne vois tu pas tout apparaissant en ma lumière simple


Sa lumière divine t'éclaire tel que tu es maintenant
Sans rien juger de ce qu'elle anime
Quel que tu sois elle est la lumière et la vie
Par lesquelles tu vis et perçois
Toutes les créatures qui à l'instant
Paraissent en cette totalité parfaite qui t'entoure
Baignent avec toi en cette lumière immédiate et discrète
Ce qui l'ignore s'ébroue dans son être
Tes agitations spirituelles s'élèvent et s'arrachent
De sa présence dans son silence miséricordieux
Vas tu lui usurper sans cesse son essence
Pour dire l'amertume de ne pas louer son évidence

Reconnais là
Maintenant
Perds juste la tête contrefaite
De tes multiples défaites
Remets là en place un peu plus loin devant
Au bon souvenir de celles des autres
Ta juste raison reconnaîtra la lumière simple
Qui rend possible au chameau
De traverser le chat d'une aiguille

Le voile seigneurial qui s'est imaginé sera levé
L'idole du Tout Autre aura fini de nier le paroxysme
Du prochain qu'il peut être ici pour toi si tu le permets
L'ombre capricieuse ne jouera plus
Le soleil noir de la mélancolie
En faisant corps avec ce que tu prends pour toi
Ta racoleuse poésie des regrets et nostalgies
Tes facilités dépressives à la phrase fluide et précieuse
Se trahiront comme la beauté infatuée du drame
Qui fait volontiers semblant
De ne pas se prendre au sérieux
Pour avoir le droit de se rassasier de spleen

Accroche un scintillement de ton âme
A la plénitude de la transparence du torrent de la vie
La paix s'en épanche
Ce torrent d'abord presque imperceptible vibre
Et son subtil grondement dissout en douceur
les nœuds de l'ombre qui s'entortillent encore
Autour de ton âme enfantine
Tentant de la tenir captive
Dans le flou des mouvements du désir
Qui se confondent indûment
Avec le réel besoin d'être
Le barbouillage des aigreurs badines
Te susurre que ton âme est maudite
Puis rebondissant moins acide
T'esquisse le sourire du cœur cynique
Retourne toi
Ne te distrais plus des caresses
Du torrent secret de la source libératrice
Maintiens toi là en lui
Où grandit la soif d'essence divine de ton âme

En sa lumière sainte tu as toute la teneur
Jadis interdite de l'amour
Si tu voulais lui offrir
Rien que ce que tu estimes ton pauvre ersatz
En laissant choir vraiment tous les yeux imaginaires
A la vue de son seul œil de lumière
Ta soif de lui même impure de ton point de vue
Ne sera plus détournée au désespoir
L'amour dont tu l'aimeras quel qu'il soit
Deviendra l'amour sans objet qu'il est pour toi

Ôterait-il alors un autre de tes voiles
De devant ses feux célestes
Retrouvant la pauvreté divine
L'œil de ton âme dessillée
Célébrera encore et encore
Cet amour en la plus banale lumière
Du premier voile retiré
Où il ne cessera jamais
De pouvoir se rencontrer

jeudi 29 juillet 2010

CONTEMPLATION.


L'hémicycle de masses d'ombre
Parsemé de foyers lumineux
S'élève droit au ciel

Une bouffée de grand sommeil
S'étire et abolit un peu d'impression charnelle
qui vibrait dans la vision

Le paysage ne s'occulte pas
La couronne sonore des criquets et grillons persiste
Rappelant l'incorporel qui embrasse l'horizon
Dans l'ombre deux cônes de lumière parallèles avancent
Traçant une route qui derrière eux s'efface

Ces mots s'emboîtent s'ajustent ou se raient
Ils émergent doucement
Sans négliger où s'accueille
Le beau visage de la nuit

vendredi 9 juillet 2010

DEVOTION 7. AU PIED DE LA VIE DIVINE.


Au pied du moment indicible
Le cœur enfin vide
La coupe des pensées éclaircie
Nulle ambition sinon le linéament subtil de Ta volonté

La faiblesse des indices
n'empêche plus Ta grâce de reprendre l'ascendant

Quand Tes lumières se mettaient en retrait
L'âme du disciple perdu
Sous l'ombre de l'enfant démuni
A qui l'on a retiré son jouet
Ne se voyait plus

Il n'y avait plus que
Chagrin et misère d'un cœur désespéré

Mais l'âme cette fois éprise de joie et d'humilité
Se laisse abaisser au centre de la pauvreté
Il fallait qu'elle boive à la fontaine de Ta discrétion infinie

Dès lors une telle âme s'attise
Toute entière du feu de Ton amour
Y jaillit plus vive que jamais au tréfonds
L'étincelle première
La perle inestimée
Où tout ne fait qu'Un

Elle chante là
Si proche bien qu'encore un peu loin

La glose de l'amant grime de son feu pâli 
Ta douce incandescence
qui berce le feu de toute sa constance
Car Ton amant tournant le dos à la source de la lumière perçue
S'agenouille les mains dans ses eaux boueuses
N'osant plus rien regarder

La perle de son amour réalisé le retourne
Le redresse les deux mains tendues vers elle
Toutes deux pleines d'immondices
Elle lui arrache sa parure de vertu
Elle illumine et transmute
Ton amant pourra s'approcher
Il n'a plus qu'à mettre tout son désordre à Tes pieds

Et si le portail d'or qui vous sépare s'ouvrait
Embrasserais-Tu tout ce qu'il est
Se fondrait-il en Toi
comme l'amour en l'amour
comme un rayon de lumière au grand jour

jeudi 10 juin 2010

DEVOTION 6. CHINNAMASTA ENAMOUREE.

Mon amour frémissant a fait tomber ma tête à un mètre
Je la tiens là-bas bien vivante

Une étincelle infime de moi jusque là résistante
s'est retournée
Point pulsant d'un espace grandiose
Dont je suis tout et rien

Des princes et princesses du monde décochent
leurs attraits auxquels répond mon corps étêté
Mais nulle pensée ne parvenant plus à les entêter sérieusement
Je suis sans les rejeter
Je suis sans les pourchasser
Je suis désir enfin sans devoir revendiquer d'objet
Mon amour ludique n'a plus que lui pour seul et vaste sujet

Ceux et celles
que j'ai promis à chaque instant d'aimer
Sont maintenant mon amour qui ne cesse de s'aimer

Je circule en mon corps espace
Sans rien enclore
En scène de drame

Inépuisable désir de moi-même
Jouissant de sa propre volupté
Ses roues imaginales se mettent à tourner
Un feu triadique serpente dans le corps en secret
N'ayant plus de tête pour l'encapsuler
Ses gerbes jaillissent dans tout l'espace et nourrissent de joie
Ceux et celles que je me suis sans le savoir donner à aimer

mercredi 21 avril 2010

NE MASSACRE PLUS TON AME ! SLAME !


Ne massacre plus ton âme
Même si distinctement tu as vu
Le démon de l'argent
Brûler ses billets de cinq cent
A la face suppliciée de l'affamé
Pour mieux s'en faire idolâtrer
Ne massacre plus ton âme
Ouvre toi davantage espace
Sans jugement
Regarde regarde
Son vide brime enfin les paroles sombres de l'affameur et de l'affamé
Les chevaux fous du mental
Qui volontiers proclamaient la fin du monde
Ne collent plus au fond de ce que tu vois
D'une aube jaillit un royaume d'innocence
D'où nettement tout s'écoule d'abord de joie



Ne massacre plus ton âme
A la vue de ce qui semble tant souscrire au drame
Pourquoi ensemencer tout ce qui te touche de malheur
Crachant ainsi à la face de l'amour
Ôte vite de là l'erreur de ne vouloir retirer
Que la paille du prochain là-bas
Quitte à lui en brûler son seul œil humain
Crame d'abord la noirceur bestiale qui demeure à la surface du tien
Débarrasse du vieil animal grisâtre tout ce que tu crois

Ne massacre plus ton âme
Sa seule étoile n'aura jamais été morte
Elle est flamme vivante du seul présent
En amont du temps qui en provient
Dans ce monde tout passe tout meurt
Elle brillant au bord quand tout s'efface
Ne se connaît qu'en sa constante naissance
Lumière renouvelée
Dans son unique lumière
Elle
Constate
Sa frappante remise à jour
Des lois de l'univers


Brise les yeux de la pensée qui s'affirme encore tienne
Ses comptes rendus sont des faux en écriture
Des salauds un complot son couplet son refrain
Qu'elle te voudrait voir entonner
Fais toi l’œil plus simple encore
Débarbouille toi des anges brumeux de la défaite
Dore toi enfin la pilule
Sois l'extase lucide d'amour
Dans ta lumière de ta lumière
Que jamais rien ne désespère

Le point de soleil qui se lève en toi se fera matière
Comme une évidence que plus rien ne pourra ignorer
Peut-être plus tard
par un autre
ailleurs
Peu importe
Les dés innombrables de ta lumière
Ont déjà joué le coup gagnant
Pour l'univers

vendredi 5 mars 2010

PERCEE ?


Tu briseras les ailes sanglantes des anges grisâtres
Qui chapeautent le ciel de ta pensée
Le vent d'un verbe de plus en plus passionné
En secouera les branches mortes
Tu en verras plus que deux ou trois détaler
Mais ton invisible complicité
Cosigne l'illusoire circularité de ce tabloïd informulé

Par quel violent amour
Sera-t-elle abolie ?

La plume de l'oiseau de feu en main
Poète heureux tu humes déjà silencieux
Le parfum de ce seul acte pur que l'oiseau connaît
CONSCIENCE

dimanche 24 janvier 2010

DEVOTION 5.

La nuit passe
L'été de la voie ensoleillée est arrivée 
Le soleil brille et les vampires accrochés à nos seins 
Deviennent éclairés des rayons d'éternité réenjoués 
 Le cœur a ses troubles 
Que la paix plus profonde ne connaît pas La flamme va réchauffer les anges déchus 
Qui s'abreuvaient de la haine des cieux déçus 
 Le ciel ensoleillé les refaçonne en secret allié 
Une partie d'eux endolorie va se planter plus bas 
Elle exige que le bourbier y soit aussi transfiguré
De bas en bas tout au milieu 
Ils nous conduisent où se terre le premier cri 
Dans la matière 
A ce semis de vie d'hier qui s'est enserré d'ombres et de mort 
Qui saura l'illuminer 
Les dieux n'ont jamais su les consoler 
Ils proclamaient à leur tristesse déchue 
Des amours acides 
 La joie seule commande 
Et les dieux l'ont délavée 
Dans leurs petits abris de sérénité 
Maintenant qu'est brisé le confort divin 
Seule La lumière première de joie 
Bouleverse Ce non-sens 
D'un amour radical et violent 
Qui ne laisse plus rien inéclairé 
Plus rien ne sera contre 
Et tout servira réenchanté

samedi 23 janvier 2010

HAÎKUS 1.


La nuit
Deux noirs canards
Glissent devant leur sillage de lumières