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jeudi 10 juin 2010

DEVOTION 6. CHINNAMASTA ENAMOUREE.

Mon amour frémissant a fait tomber ma tête à un mètre
Je la tiens là-bas bien vivante

Une étincelle infime de moi jusque là résistante
s'est retournée
Point pulsant d'un espace grandiose
Dont je suis tout et rien

Des princes et princesses du monde décochent
leurs attraits auxquels répond mon corps étêté
Mais nulle pensée ne parvenant plus à les entêter sérieusement
Je suis sans les rejeter
Je suis sans les pourchasser
Je suis désir enfin sans devoir revendiquer d'objet
Mon amour ludique n'a plus que lui pour seul et vaste sujet

Ceux et celles
que j'ai promis à chaque instant d'aimer
Sont maintenant mon amour qui ne cesse de s'aimer

Je circule en mon corps espace
Sans rien enclore
En scène de drame

Inépuisable désir de moi-même
Jouissant de sa propre volupté
Ses roues imaginales se mettent à tourner
Un feu triadique serpente dans le corps en secret
N'ayant plus de tête pour l'encapsuler
Ses gerbes jaillissent dans tout l'espace et nourrissent de joie
Ceux et celles que je me suis sans le savoir donner à aimer

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