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vendredi 11 décembre 2015

BROYES LES NOIRS JOYAUX NOURRISSENT UN NOUVEL OR



L’espérance murmure

Dans l'incandescence des silences

Que

Nulle entreprise ne pérennisera 

Bien longtemps ses folies

Sans que le temps n'use 

Promptement ses noirs joyaux



Le Seul œil

Perle éternelle de lumière

Éclaire tout

Calme et tranquille sans s'agiter

Dans le corps de ses pionniers

S'écoule  de lui

Un concentré  inconnu

De diamant liquide en fusion

Qui vient écraser 

Les joailleries 
Du vieux monde

Découvrant le creuset
Où jaillit
Le nouvel OR du temps



jeudi 3 décembre 2015

APOCALYPSE DE CONTE DE FÉE AVEC SATPREM



Remarque : le mot apocalypse est confondu avec la fin du monde, il désigne la révélation du divin ou le dévoilement de ce qui est vraiment. Satprem utilise ce terme dans son sens profond.
L'effondrement de la civilisation thermo-industrielle que nous évoquons ici n'est pas forcément une catastrophe. Il est peut-être une opportunité spirituelle de vraiment ne plus confondre l'évolution de la conscience avec une démultiplication de gadgets électroniques et avec des manipulations biochimiques...


***

Sri Aurobindo, Pensées et aphorismes, rédigés de 1914 à 1920 :

76 – L’Europe se vante de son organisation et de son efficacité pratiques et scientifiques. J’attends que son organisation soit parfaite, alors un enfant la détruira.


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Satprem, La clé des contes :

Soudain la nouvelle s'est répandue: il n'y avait plus de nouvelles!

LA GRANDE PANNE. Plus de communications.

Plus rien ne fonctionnait...

          C’était une stupéfaction, presque une panique.

Mais alors? mais alors?... quoi ? Les gens s'arrêtaient dans la rue, se regardaient, regardaient ce rien subit, c'était plus stupéfiant qu'une guerre, une révolution.

C'était la révolution du Rien -un zéro béant.
Plus rien , mais alors plus rien ne fonctionnait: pas de nouvelles, plus de radio, plus de journaux, plus de trains ni d'avions vrombissants avec leur palpitation du monde... un grand silence nul.
Les Chefs d'état ne pouvaient plus annoncer leur dernière amélioration du prochain siècle, ni l'amélioration des sous-développés et de la baisse des prix -plus rien ne valait rien -
Les grandes Mafias de la Paix ne pouvaient plus annoncer leurs pourparlers de guerre, les "droits de l'homme violés" ne pouvaient plus rien violer ni voler- les affaires ne marchaient plus. On ne savait plus où était l'homme dans tout cela, il n'y avait personne pour le lui dire, ni qu'il était pauvre, ni qu'il était riche, ni qu'il était maltraité- il était quoi?

Les hurlements de la guerre sainte s'étaient tus, il n'y avait plus de saintetés nulle part ni personne à sanctifier ou à zigouiller.
Les saints boniments n'étaient plus diffusés et télévisés n'y avait plus rien à moraliser ou à démoraliser. Les dernières découvertes n'étaient plus découvertes ni les nouvelles maladies, et les radiographies ne découvraient plus d'hommes malades- il n'y avait plus de malades- la grande maladie s'était tue.
Il n'y avait plus d'assassinats ici, d'explosions là, plus de Bulletins de meurtres et des grands vilains d'à coté, enfin on ne palpitait plus, on ne se désolait plus, on ne se dégoûtait plus. La grande dégoûtation s'était tue.
C'était le GRAND SILENCE EFFARANT.
On ne pouvait plus trafiquer de rien, c'était la baisse des prix instantanée... -il n'y avait plus de capitales du monde nulle part, plus de slogans hypnotiques, chacun était sa capitale, plus de cours du franc ni du dollar ni de rien... Et pour les messages urgents ,on pouvait toujours se servir des pigeons voyageurs- mais il n'y avait plus rien d'urgent, sauf de se regarder dans les yeux avec effarement. Tout le monde était nu et ne comprenait plus rien à rien. Même les astronautes étaient en panne sous leur scaphandre et pouvaient seulement marcher marcher dans le ciel pour observer... quoi? Il n'y avait plus rien à observer, sauf son propre nombril à la dérive.
Ce n'était pas la fin du monde pourtant, mais c’était un cataclysme épouvantable et silencieux, comme si plus rien n'existait sauf le cri du milan qui décrivait des cercles dans les airs.
Il n'y avait même plus de stéthoscope pour observer les battements de son cœur - pourtant, Ça battait tout seul encore. Mais c'était très seul encore, subitement. Et il n'y avait plus de chômage tout d'un coup, chacun devait faire marcher ses deux pattes et ses bras, il n'y avait plus de frontière nulle part.


les crustacés pensants ne savaient plus quoi penser.



Alors TOUT ALLAIT MIEUX SUBITEMENT




Il n'y avait plus de théorie à faire - chacun devait faire la sienne, sur le vif.- C'était épouvantable.


Mais les cœurs simples, les corps assaillis, sentaient soudain comme un invisible poids soulevé, une inquiétude de vivre partie dans un autre RYTHME.



C'était une autre vie, il fallait tout apprendre par d'autres moyens.

Mais le petit rossignol chantait et la mouette rieuse courait sur l'écume du monde léger.


Livre publié en 1998



***


Voici quelques indices récents qui rendent de plus en plus crédibles les propos de Sri Aurobindo et de son disciple Satprem :


Dans l’univers d’un élevage de dindes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’éleveur vient tous les jours donner des grains et il fait toujours chaud. Les dindes vivent dans un monde de croissance et d’abondance... jusqu’à la veille de Noël ! S’il y avait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, le 23 décembre, elle dirait à ses congénères qu’il n’y a aucun souci à se faire pour l’avenir...


«Une surpopulation mondiale, une surconsommation par les riches, et de piètres choix technologiques [*]», ont mis notre civilisation industrielle sur une trajectoire d’effondrement. Des chocs systémiques majeurs et irréversibles peuvent très bien avoir lieu demain, et l'échéance d'un effondrement de grande ampleur apparaît bien plus proche qu'on ne l'imagine habituellement, vers 2050 ou 2100. Personne ne peut connaître le calendrier exact des enchaînements qui transformeront (aux yeux des archéologues) un ensemble de catastrophe en effondrement, mais il est plausible que cet enchaînement soit réservé aux générations présentes. Telle est l'intuition, que nous partageons avec bon nombre d'observateurs, qu'ils soient experts scientifiques ou activistes. 


[*] P.R.Ehrlich et A.H. Ehrlich, "Can a collapse of global civilization be avoid ?", 2013.



Comment tout peut s'effondrer : Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, 2015 :

Sans pétrole, le système électrique actuel, y compris le nucléaire, s'effondrerait. 

En fait, il est inimaginable de remplacer le pétrole par les autres combustibles que nous connaissons bien. D'une part parce que ni le gaz naturel, ni le charbon, ni le bois, ni l'uranium ne possèdent les qualités exceptionnelles du pétrole, facilement transportable et très dense en énergie. D'autre part parce que ces énergies s'épuiseraient en un rien de temps, à la fois parce que la date de leur pic approche, et surtout parce que la plupart des machines et des infrastructures nécessaires à leur exploitation fonctionnent au pétrole. Le déclin du pétrole entraînera donc le déclin de toutes les autres énergies. Il est donc dangereux de sous-estimer l'ampleur de la tâche à accomplir pour compenser le déclin du pétrole conventionnel. 

Mais ce n'est pas tout. Les principaux minerais et métaux empruntent la même voie que l'énergie, celle du pic. Une étude récente a évalué la rareté de 88 ressources non-renouvelables et la probabilité qu'elles se trouvent en situation de pénurie avant 2030. [...]. Nous approchons rapidement de ce que Richard Heinberg appelle le «pic de tout». Souvenez-vous de la surprenante exponentielle : une fois les conséquences visibles, tout n'est qu'une question d'année, voire de mois. 

En résumé, on peut s'attendre à un déclin imminent de la disponibilité en énergies fossiles et en matériaux qui alimentent la civilisation industrielle.



Remarque (novembre 2019) :


Pablo Servigne décrit cet effondrement de notre société thermo-industrielle à venir et n'hésite pas à parler de spiritualité... Toutefois là où Servigne parle de catastrophe, Satprem et Sri Aurobindo envisagent le moment de basculement où le principe d'une nouvelle évolution de la conscience au-delà de la conscience mentale deviendra enfin pour beaucoup la tâche évolutive par excellence. Les dernières illusions d'un progrès associés à la conscience mentale seront enfin abandonnées et l'arrogance mentale n'aura plus de sens.