PHOTO DE BOULGAKOV |
Se posant sur un banc
pour attendre
le train du jour
retardé
de fatigue accumulée
ma personne
se donne tout entière
au soin de la présence
immuable immaculée
Un silence sans fond immobile
se découvre dans le ciel éthéré
bien au dessus
du nuageux des idées
Sa densité inaperçue
maintenant dévoilée
fait se disperser
en descente
tous les nuages rouages
des pensées
Rien que sa lumière pure et dense
ne tolérant
que quelques utilités
Et celui qui croit participer
à faire silence
s'efface
gommé
Tout
la pierre
les pavés
la pelouse
la baie vitrée
Silence
les passants
les conversations
les bruits des roulettes
sur le béton granulé
Silence
Et le cœur sans mot
malgré cela
proteste
Silence
l'émotion s'est tue
la seigneurie silencieuse
l'a absorbée
Les astuces de derviches
pour entendre le cœur
ne sont plus de mise
Le dévôt
évitant
l'impertinence
s'est tu
Silence
La grâce l'emporte
plus rien
tout est fondu
dans la splendeur
lumineuse
parfaite et silencieuse
Silence
Dans ce bloc silencieux immense
une seule forme interne
de lumière
demeure
là où était l'affairisme du cœur
L'ultime sacrifice
de l'orant
laisse le silence
couronner l'autel
d'un Feu individuel
qui en secret
depuis toujours
brillait
Sa douce flamme flamboie
dans le tissu même du silence
sans que rien ne bouge
dans son mouvement
Feu
de
Silence
sur
Silence
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