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mercredi 24 avril 2019

SURSAUT DU BRÛLOT D'ASPIRATION - VERS LE FEU PSYCHIQUE - 4





Les premiers pas de soleil en plus
marque l'ombre entêtée


Je n'aurai aucune fidélité 
sinon celle au plus pur de moi-même

Qui sont ces autres qui me réclament
credo et actes baptismaux

C'est par foi ardente 
que je soumets à ma propre vindicte
toutes les parts de moi 
éprises de misères égocentriques
Elles seront mises au poteau et étranglées
sacrifiées pour que ce moi pur se libère

Moque toi des rêches opinions 
des idées précieuses
des prêcheurs de tout bord 
(y compris de mes amitiés anars) 

Pourquoi s'en prendre à telle idée 
plutôt qu'à telle autre

Cesse de diviser 
de structurer et de discriminer

Bien sûr telle pensée te vaudra 
moins de tristesse
te dis-tu

Tranche plutôt un bon coup

Aucune identité mentale 
n'est plus fiable qu'une autre

Abats l'idole et la religion des idées 
qui engendrent toutes les religions 
leurs inquisitions 
leur politbureau
et même en version tolérante 
leur politiquement correct

Tranche au vif

Sois lumière pure et simple 
l'esprit planant libre sur les eaux  
cherchant le repli de ton âme
dans le fil d'un appel aux beautés

Il n'est nulle pensée nécessaire
pour apposer des mots 
sur ce brûlot
qui aspire

Ce feu d'artifices délurés
fait des prémisses 
de futurs insoupçonnés

Des ondulations de lumières colorées
descendent tout chambouler
et
vont dresser un axe périnée-occiput
qui débouche au-dessus du crâne

Une blancheur céleste diamantine
s'y faufile
et
fait sortir le daimon 
du fond de sa caverne du cœur 



samedi 20 avril 2019

VERS LE FEU PSYCHIQUE - 3






Savoir prendre refuge dans l'océan de paix
première simplicité
la tâche effectuée
laisser être

Quand les vents s'agitent
savoir regagner 
les grands fonds de tranquillité
qui imprègnent tout en tout

Ne pas ôter le voile du tourbillon
qui surchauffe la terre
Baignant de la seule paix
entrer dans les vagues

Le corps à la dérive les yeux ouverts au ciel
a ses secousses providentielles

Nul cadavre de chien dérivant
sur ses canaux surchargés

Nulle pâle Ophélie 
ayant renoncé
défilant aux étoiles 
sur ses eaux 
émaciée 

Réapprendre à regagner les surfaces
Poser gué à gué 
marcher sur les déluges du chaos
Se rappeler les vieux rêves de la science
Verser le nectar dans des outres neuves

Rien ne sert de bricoler 
avec nos lunettes 
pour faire bouger d'un levier 


Nous rêvons d'une intensité 
qui ne se déferait pas
La vie se sachant redoublant 
de grâce sur elle-même

Revenu à soi-même fonçant au centre 
et à la croisée
Ce qui ne passe pas tombant de soi-même 
dans l'ignorance

Ce qui devient
décoche le trait vainqueur touchant au cœur

Brillance soudaine

Ovoïde suprême
dont les bords disparaissent
à mesure qu'on les approche

Espace sans borne
où tout vibre d'une seule et unique vie

Glisse réelle présence 
jusqu'à ta propre naissance glorieuse

Humble surgissement dans la chair souffrante

JE m'écris de vagues imprécises 
en vagues soumises 
aux aléas de mes besoins d'être
les plus ensevelis de mon trésor divin inconnu

Je ne sais mais j'ignore 
ce qui est à découvrir 
par-delà la limite de l'ivresse extatique
Je m'aventure
pour aller plus avant
sous les auspices de la déesse fortune


lundi 15 avril 2019

VERS LE FEU PSYCHIQUE DE L'ÂME - 2



Les pensées s'écrasent sur le fil concentré de lumière
Ces moucherons et ces lucioles volettent tout autour
attendant qu'un écart les laisse entrer 
et mener leurs danses


Posté sur le presque rien tutélaire
Le corps fluide s'écoule abandonné en la Mère


Dans la lumière de la lumière
J'ai encore plus de foi
Combien mon cœur sait que les cœurs débordent

Je n'ai rien à t'offrir Mère que ces quelques mots
La paille humaine tu l'embrases
Je suis si peu

Dire seulement l'imperceptible 
qui
quand plongeant en l'espace infini fait aimer
cette lumière dans la coupe du cœur scintille
dès qu'y obéit mon attention



Rien de connu sur le sort qui étreint le cœur
Il ne me lâche pas
Il crie d'amour
Il prend tout ce qu'il peut pour l'offrir au divin

Il me relève quand je m'abaisse
Le jour et la nuit se consultent
Dans le royaume des peurs
le voyageur s'est laissé dévorer
la transparence par les forces grisâtres


Les bestioles étaient Trois ou quatre
De grosses boules saumâtres
tournant légèrement sur elles-mêmes
Une étrangeté parasite
s’engrenait dans mon côté droit
Elle se nourrissait d'excitation

Confiant son cœur à la mère
dans la lumière de la lumière
il y a encore plus de foi
Combien le cœur sait que les cœurs débordent

Je n'ai rien à t'offrir Mère de plus que ces quelques mots
La paille humaine tu l'embrases
Je suis si peu

Dire seulement l'imperceptible 
qui 
quand plongeant en l'espace infini fait aimer
cette lumière dans la coupe du cœur scintille 
dès qu'y obéit mon attention

A quoi pourrait encore s'accrocher la fausseté
L'amour goutte à goutte
s'écoule
Et il connaît l'heure
Où frapper la conscience


Rien devant Toi
Ta lumière quand je t'offre inlassablement mes impasses
fait sans que je la vois des possibilités que je n'avais pas

Par petites touches de liberté
tu fêles le carcan

Et chaque fois tu me remets cette liberté nouvelle
j'ai même le droit d'abîmer et de gâcher l'offrande

Et quand j'ai perdu ce bien précieux
par mes caprices facétieux

Quand je regrette et que confiant de nouveau 
je Te prie
Tu me la redonnes

Vraie Mère
Je T'aime
Je T'aime

Je suis le sol assoiffé craquelant vers le Ciel
Je suis la forêt qui par sa petite brume d'été
lancée à l'aube attire la pluie du soir


Le rocher d'impatience a dévalé en bas de la vallée
Mon cœur embué des vapeurs mentales
ne voit plus très bien devant lui
ni ce qui doit être réalisé 
ni lequel des deux pieds avancer

Mon humanité animale ne connaît pas l'équanimité
Son œil la porte automatiquement à ses vieux intérêts
Et toute son intelligence ne sert qu'à les raffiner
et à souffrir toujours plus sans le savoir de leur inanité

Lève toi du fauteuil d'où enfoncé dans ta vieille humanité
Tu vois tout défiler en boucle l'amertume y compris
L'histoire ne serait qu'un plus ou moins de confort
Lorsqu'au final tu finis par boire tout de même 
la même liqueur du drame

Mais derrière
sur le vaste écran de la grande vacuité tout est souverainement égal
Laisse toi regarder à partir de là
Une grande paix abolit la bulle mentale
qui s'interposait entre ton petit cœur et la force créatrice

L’œil confiant attend 
que la Mère des mondes le surprenne
L'écran où ces mots défilent vaut la moindre poussière
Toute l'égalité est le geste d'aspiration du cœur
attendant patiemment qu'elle révèle 
dans un détail improbable
l'or du nouveau monde 
dans laquelle sa danse effacera celui-là

Rien des grandes gloires miraculeuses
le nouveau monde avance discret
poussant ses pions l'un après l'autre
Mon œil d'animal grossier n'en a rien vu
occupé qu'il était
à ses préférences de la vieille espèce

Mon mental pestait encore contre les folies bien humaines
qu'il ne cesse de nourrir subrepticement de son pessimisme cynique


Jour d'impatience
tu te tiens dans la mer et l'orage
tu zèbres d'un éclair
le ciel vide

Te tenant dans le séjour inhabituel
tu retapisses les correspondances
de nouvelles essences


Les vieilles lubies les cadavres que traînent les peuples et qu'ils tentaient d'habiter sont abandonnés
Tout se déploie comme un secret dans la matière
La tragédie n'intéresse plus personne

Je n'ai rien à t'offrir Mère de plus que ces quelques mots
La paille humaine tu l'embrases
Je suis si peu

Dire seulement l'imperceptible 
qui 
quand plongeant en l'espace infini fait aimer
cette lumière dans la coupe du cœur scintille 
dès qu'y obéit mon attention


QUOI ? - VERS LE FEU PSYCHIQUE DE L'ÂME - 1


Quoi ?

Sur l'ombrageux récif 

s'évanouissent les dragons
leurs feux qui s'épuisent à la face des cieux
annoncent la fin des délires industriels
Où l'humain a piétiné 
les cycles innombrables
de la vie 
qui jusque là officiaient

Tous ses bijoux de technologie sont vains

les matières premières de sa folie s'épuisent
et mêmes les riches financiers 
n'ont plus d'espèces rarissimes à consommer
Leurs hélicoptères et leurs toiles de données 
ne s'envoleront plus bientôt
comme éléments prioritaires

Et toi mon frère

Une petite clairière
C'est peut-être tout 
ce que tu as pu gagner 
dans la jungle des impulsions primaires

Et pourtant dans une aussi frêle lumière

tu entends et vois

Tu entrevois l'horizon d'un possible demain

Tu entrevois ce possible réveil planétaire
ce bouleversement
et cette renaissance
cet âge où les enfants ne perdront plus
leur éternel sens du commencement



dimanche 14 avril 2019

LA PERSONNE EST UN MASQUE



Cette apparence corporelle n’est pas tout,
La forme trompe, la personne est un masque ;
Profondément cachés dans l’homme, des pouvoirs célestes peuvent habiter.
Par la mer des ans, sa coque fragile transporte
Un incognito de l’impérissable.
Un esprit attend, qui est la flamme de Dieu,
Une parcelle brûlante du Merveilleux,
Un artiste de sa propre beauté et de son propre délice
Immortel dans notre pauvreté mortelle.
Ce sculpteur des formes de l’Infini,
Cet Habitant masqué, irreconnu,
Initié de ses propres mystères voilés,
Cache sa pensée cosmique dans une petite semence muette.
Dans l’énergie silencieuse de l’Idée secrète
Déterminant la forme et l’acte prédestinés,
Passager de vie en vie, d’étendue en étendue,
Changeant l’image de son être de forme en forme,
Il regarde l’icône qui grandit sous son regard
Et dans le ver de terre, prévoit le dieu qui vient.
Enfin, le voyageur sur les sentiers du Temps
Arrive aux frontières de l’éternité.
Drapé dans le symbole transitoire des humains,
Il sent la substance de son moi qui ne meurt pas
Et perd sa parenté avec la mortalité.
Un rayon de l’Éternel frappe son cœur,
Sa pensée s’élargit à l’infini :
Tout, en lui, se tourne vers les Vastitudes de l’esprit.

 Extrait Savitri  / Chant 3 de Sri Aurobindo

samedi 13 avril 2019

CE QUE NOS ÂMES SONT

"Nos âmes sont" chanté par Zazie


Ce que nos âmes sont
Enfants sages, qui tournent dans les cages
De nos têtes brûlées
Ce que nos âmes sont
Ou ce qu'elles pensent
De nous, de la violence, de nos guerres déclarées
Ce que nos âmes sont belles
Mais nous, les hommes cruels
Nous leurs coupons les ailes, nous leur tordons le cou
Ce que nos âmes ont souffert
D'être de nouveau prisonnières
Prisonnières
Ce que nos âmes sont
Enfants-bulles, confinées, ridicules
Coincées au fond de nous
Ce que les hommes leur font
Nul ne savait
Que prises à nos filets, nos âmes étoufferaient
Ce que nos âmes sont belles
Mais nous les hommes infidèles
Nous les prenons de haut, nous les privons de tout
Ce que nos âmes s'enterrent
Au fond de nous, prisonnières
Prisonnières
Et pourtant
Et pourtant ce que nos âmes sont belles
Mais que les hommes s'en mêlent
Dans leurs filets de voix que l'on écoute pas
Ce que nos âmes sont belles
Est-ce que les hommes se rappellent
Se rappellent
Est-ce que les hommes se rappellent
Comme nous sommes sur terre
Faut-il qu'on soit sourd à ce point
Pour en envier d’être humain?
Être humain
Paroliers : Isabelle Anne De Truchis De Varenne
Paroles de Nos âmes sont © Warner/Chappell Music, Inc


mercredi 3 avril 2019

LE MASQUE DE LA PERSONNALITÉ

Par Julien Durand

Que suis-je ? Qui suis-je ?
Je suis ce feu là derrière au fond du cœur
Qui attendait
Que l'amour l'embrase entièrement
Que nul obstacle ne le retienne
Pour enfin prendre les rênes
De cette humanité

La personne là devant n'est qu'un masque
Pour aimer
Et pourtant elle me laissait dans le flou
S'était tout arrogée
Se croyant l'ultime vérité


Mais ce masque je me l'étais préparé
Le divin m'y avait aidé
Car c'est lui seul que je sers et servirais
Derrière lui je grandissais
En des moments d'authenticité

Ce masque ne m'impose plus sa personnalité
Il est docile
Et si la folie humaine le fait encore m'oublier
Et si l'ego animal veut encore s'en emparer
Il se souvient de la prière 
de la science du poème
Et voit immanquablement mon œil de feu s'y recoller

Je suis l'étincelle divine
L'enfant du Suprême
Parmi ses fils et ses filles
Je suis le fond individuel de la transparence infinie
Uniquement fait pour qu'à la fin tout aime