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dimanche 31 mars 2019

L'AME selon Niranjan Guha Roy.








L’Âme



L’Âme

L’âme n’est ni indienne ou française, ni noire ou jaune
Elle est divine, n’a ni pays, ni nationalité, religion ou couleur.
Elle est une portion immortelle du Divin prenant part dans le jeu terrestre.
A chaque nouvelle naissance, elle revêt un nouveau costume et joue un nouveau rôle.
Oubliant le passé et ses actions elle agit comme si elle a toujours été la même personne
Pour elle le rôle présent est l’ultime réalité – ainsi est yoga-maya.
L’âme garde le souvenir dans ses profondeurs mais l’homme n’en est pas conscient.
Quand il devient conscient de l’âme par le yoga, par la Grâce Divine
La vie terrestre toute entière lui parait comme un jeu insensé.
Ses ennemis mortels d’aujourd’hui étaient ses amis intimes dans d’autres vies oubliées.
Il y a seulement des costumes différents. Personne n’est éternellement indien
Français, Allemand, Chinois, Américain, Africain, chrétien, hindou
Musulman, bouddhiste, athée, prêtre, criminel ou démon.
L’âme dans son ascension vers le Divin prend plaisir à jouer
Un grand nombre de rôles qui surpassent de loin tout ce que l’on peut imaginer.
Quand l’homme devient conscient de son âme, à travers des milliers de vies
Il reconnaît l’Habitant divin immortel dans la maison d’argile.
Tous sont pour lui des compagnons éternels, plus intimes que ses parents.
Pour lui, ils sont tous sa propre famille, inséparable par le temps et l’espace.
Chaque visage porte un trait spécial de l’Un à jamais voilé.
Toutes les guerres folles, la division stupide, le chaos et destruction
Doivent cesser un jour avec l’éveil de l’âme en l’homme.
Le temps propice est arrivé, la Mère restaure notre vision
Une soumission totale à la Mère Divine déchirera le voile
Et fera émerger le sadhack dans la lumière du jour plus jamais suivie par la nuit
Le royaume de Dieu sur terre promis depuis des ages va se matérialiser
Il y aura paix et harmonie, joie dans le progrès, chants et rires partout.
*********
Niranjan Guha Roy



UN PLAN SANS LIMITES PAR SRI AUROBINDO


Tout ce qui transparaît sur la terre et tout ce qui est au-delà
Fait partie d’un plan sans limites
Que l’Unique garde en son cœur et seul connaît.

Ce qui nous arrive au-dehors porte sa semence au-dedans
Et même ce Destin sans ordre qui imite le Hasard,
Cette masse de conséquences inintelligibles,
Sont le graphique muet de vérités qui œuvrent, invisibles :
Les lois de l’Inconnu créent le connu.

Les événements qui façonnent l’apparence de nos vies
Sont le message codé de pulsations subliminales
Que rarement nous surprenons ou vaguement nous sentons,
Ils sont l’effet de réalités refoulées
Qui émergent à peine au jour matériel :
Ils naissent du soleil des pouvoirs cachés de l’esprit
Se creusant un tunnel au travers de l’urgence.

Mais qui va sonder le gouffre énigmatique
Pour apprendre quelle nécessité profonde de l’âme
A déterminé l’acte fortuit et sa conséquence ?

Absorbés dans une routine d’actions quotidiennes,
Nos yeux sont fixés sur une scène extérieure ;
En entendant craquer les roues de la Circonstance
Nous nous interrogeons sur la cause cachée des choses.

 


Sri Aurobindo, Savitri.

TON PHILTRE D'AMOUR



Ô maître j'ai bu la potion
que d'aucuns diraient amère
peu à peu lentement
Mais le remède plaisait à mon cœur
même s'il ne disait rien à ma chair

Je suis tout à toi maintenant
sans attache
sans aucun lien
Je respire de ta lumière
au fond de moi
Et mon corps lui-même
répond peu à peu
à ce nouvel air

Un chant de remerciement
vient naturellement
sur chaque bouffée joyeuse
de cet air tout de joie

La beauté des fleurs printanières
est toute statique
comme un symbole soyeux
de cette extase
où volontiers
je calcine d'amour
jusqu'à ne laisser place
qu'à l'inénarrable douceur


samedi 23 mars 2019

CŒUR DE PIERRE



Cœur de pierre
Laisse toi polir dans la transparence des eaux
Laisse-toi rouler dans le cahin-caha 
de tes angles inarrondis

Laisse toi pénétrer par la faux de Kali
Tu n'as plus de tête
Le sang lumineux de la déesse
abreuve ton cœur
Ta soif de l'infini ne peut qu'être comblée
Mais tes entrailles sont mal dégrossies
C'est une mer de sable
où le jus de ce nectar surabondant
se perd pour le moment


Les dérapages libidineux
Les envies dispersées
n'abolissent pas la flamme de ton cœur
Ce n'est plus une bougie haletante
qu'un petit courant d'air fait fumée noire
C'est une braise qui touche le volcan



ÉCUMES ONIRIQUES


Le grand feu de l'amour pour ronger 
et liquéfier les douleurs du passées

je n'ai pas envisagé 
l'unique
flux du feu de diamant liquéfié

un tremblement de terre 
provenu d'une erreur dans la matière

Par grâce
rien 
Le sol renversé se remet dans le bon sens

Mais à l'horizon le tsunami 
en une première vague vient tout emporter
moi le petit je m'enfuis
Une autre vague vient
Ma fuite vers le parking désert et un pont à traverser
déversoir potentiel de la vague

La mer retirée en marée basse 
la vague immense s'étale
et c'est bien peu qui vient à mes pieds

Je sais que des enfants sont victimes
 Mais quelques mains orphelines 
et quelques mères désolées vont bientôt se rencontrer

Je me tiens debout solide
Je me reprends à forer dans ma chair
Le rideau noir de matière
Les travaux de la sur-humanité
ont tout bouleversé
et mis ensemble les cœurs qui le devaient



LES DERNIERS BEAUX JOURS DES PETITS ESPRITS NAZILLONS



Les thuriféraires de la république 
n'ont que des emplois funéraires. 
Ils gèrent les cendres de la chose publique, 
ils consolent, ils enterrent 
tout en préparant avec inconscience 
les prochaines folies nucléaires.

Sur l'échiquier de la partie en cours
les petits esprits nazillons
ont encore de beaux jours devant eux
Ils rejouent la partie avec de nouveaux pions
à qui ils ont donné bien d'autres jolis noms

Ils recyclent volontiers 
les mythes victimaires bien remâchés
pour faire des petits enfants des victimes d'hier 
de bons bouchers minutieux

Jamais ils n'ont changé 
leurs bonnes vieilles habitudes
Il leur faut battre l'enfant
Il leur faut nier l'innocence
et se fasciner pour 
des massacres à haute magnitude
Même si leurs insignes de ralliement ont varié
ils ont su perpétuer leur goût vestimentaire 
pour les tissus nocturnes bien coupés


Amateurs d'inquisitions
de moyenâgeuses cruautés
ils ne cessent pourtant de se moderniser
terrorisant désormais sans État délimités
Ils industrialisent
les crispations identitaires
se répandent en réseaux 
complémentaires ou opposés 
Les ennemis sont souvent 
des amants en guerre  
nourris aux mêmes esprits infernaux 



Les petits esprits nazillons 
possèdent des créatures 
qui contestent leur possession
Quand bien même
l’humanité gît à leurs pieds
en pièces détachées
leurs médicaments sont de lents poisons
dûment autorisés à la mise sur le marché


Leurs sciences sans conscience
abominent les sciences intérieures
où tout indice mérite d'être crédité 
Et ils s'ingénient à disqualifier
toute velléité spirituelle d'évoluer

Entretenant leur art de la haine 
en complots validés à coup de "like"
et de pages "googlisées"  
Ils inventent des visions du monde déboussolées  
Ils effacent volontiers 
sous démentis et soupçons infondés
les archives et les inscriptions
qui inquiètent leurs dogmes

Ils ont mains mises sur des produits suspectés
mais leurs cours officiellement cotés
en font des lobbyistes respectés

Encore plus dispersés
ils ont d'autres
Agents de pollutions potentiels non encore démontrés 
histoire de relayer leurs forfaits
24 heures sur 24 en continu

Le blanchiment de leurs intérêts
vaudra bien une messe sans doute
un pèlerinage ou un prophète

Derrière leurs écrans
leurs agents du chiffre
les dommages collatéraux
des valeurs échangées
sont des variables masquées
Dans le calcul des intérêts
les affamés ne sont pas 
des bénéfices à apprécier 

Les petits esprits nazillons
sèment leurs appétits grossiers
cultivent leur rigidité 
qui font feu du cœur 
une inspiration étouffée 

Dans la lumière profonde où tout paraît nu
leurs ballets 
de lucioles brunes et noirâtres 
circulent
en quête du quidam
qu'elles inoculeraient
Ils ont même leurs écoles 
et leurs professeurs attitrés

Ce sont leurs derniers beaux jours
et ils en ont bien profité
Mais un rayon de lumière
dit la nouvelle aube qui vient de se lever
Les vieilles bêtes auront bientôt fini de régner
Car l'heure divine est venue
Des volées de cloche ont sonné

Des corps sont en train d'évoluer


vendredi 22 mars 2019

VOIE DES ŒUVRES - 2




Mon cœur de pierre se laisse dévorer par les amours célestes
Mille lumières convergent et détruisent mes petits enfers personnels
La joie écrase de sa douce sagesse mes noires folies

L'acteur vrai attend tranquillement de prendre place

j'ai voulu la coupe amère de mes dernières éruptions d'ego

Le compromis luciférien aboli
Un nouvel élan diabolique
logé dans les bas-fonds refait surface...

Heureusement
La Mère des univers veille
Minutieuse dans le détail 
comme dans les immensités infinies
Elle y met tout son soleil
Sa douceur fait merveille
Mon âme est tout enivrée 
Mes élans d’ego vont démissionner
leur révolte à peine née s'évanouit
Mon âme vibre de nouveau 
pleine de l'amour
que Mère prodigue à toute vie


VOIE DES ŒUVRES - 1



Mon repos est tout entier à mon Seigneur
Mon cœur est à lui et tous mes amours sont en lui

Je suis les brindilles au bout des branches d'arbre 
dressées vers ma lumière
Mon hiver ne glace pas mon cœur
Sa beauté resurgit comme espace de sa présence
Les lumières de la ville sèment leur oblique 
pour le révéler plus fringant que jamais

Je vois dans ce qu'il y a à faire 
les pleurs de mon ego
Les bas-fonds de ses réclamations
Il veut qu'on le laisse en paix
Il lutte pour que jamais on ne le sacrifie 

Mon Seigneur veut que mon âme le regarde 
calmement pleurer sur le bas côté
Mon Seigneur m'a donné un fil 
où le moindre de ses tremblements se débusque
le miséreux souffre
son amour du drame l'étouffe
Il retombe dans ses limbes
Il repoussera sans doute

Mon repos est tout entier à mon Seigneur
Mon cœur est tout en paix avec lui 
et rien d'autre ne lui commande d'agir