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samedi 14 novembre 2020

ASPIRATION


Dans la vieille usine des pensées
Les ouvriers ont débrayé
La mécanique des pensées 
ne produit plus d'esthétiques sommets 
Toutes les lumières de la beauté
y sont ternes et délavées


Sur les carreaux 
de l'usine mal lavés
plus de nouvelles machines
plus de rêves et de fumées
La fée électricité hoquette
dans les néons 
des arcs bourdonnants

Nos enfants grandiront
sans les hallucinations collectives
de l'appropriation
de l'ambition 
qui vous fait piétiner
votre flamme en l'autre
Ils grandiront
sans noyer leur sincérité 
dans la compromission
hypocrite
des noires duplicités

Octobre-novembre 2019 - novembre 2020



UN ACTE, UNE PAROLE JUSTE ET TU RÉPONDS A MA PRIÈRE

Photographie de William Smith





Ô dieux
Seuls vous connaissez
les impératifs
pour
la parole 
pensée et prononcée

Notre karma yoga du verbe
commençant 
à peine 
il y a tant de pensées 
inutiles 
en circulations
dans nos neurones 
encombrés
Il y a tant d'idées
vaines
dans les méandres 
de nos digestions
embrouillées

Quelle parole descendrait en écho
à Cela seul 
qui est et devient
sans même distinguer
l'immuable et le renouveau

Un petit mot flottant
par la tâche exigée
S'approche
Sera-t-il ce miroir de poche
accueillant le trait de lumière
la bouée espérée
dans nos enfers à illuminer


Une foreuse pleine de joie
descend d'en haut
dégage de partout
des résidus 
métalliques
qui protestent
en générant 
mille souffrances 
d'être délogés

Il fallait travailler

à l'œuvre requise
sans question
sans soupir
surtout quand 
il n'y a même 
plus aucun désir

Il fallait
mettre à brûler 
dans le feu du torse
toutes les scories
toutes les aspérités
les résistances
de ce vieil homme
languissant et funèbre


Détail après détail

il fallait corriger
geste après geste
toujours améliorer

Se tenir dans la patience du devenir

le cœur dévoué
à
son évolution joyeuse 
y offrir les voix qui protestent
et l'empêchent de grandir

Il y a 

déjà consumées
ces voix qui accusaient le ciel
de leur avoir arraché
leur pitance de plaisirs
Il y a 
déjà en feu sans fumée
celles 
qui dénaturaient le sacrifice
en violences autopunitives

Mais 
au fond de ma demeure
il y a 
aussi
cette soif inextinguible de Toi
que sans cesse
au moindre 
mouvement sincère
Tu étanches
avec prévenance
et douceurs

L'océan un jour d'automne à Fort Bloqué



Août 2019 - Mai 2020 - Novembre 2020

lundi 15 juin 2020

LE SOLEIL UNIQUE ET SES FRAGMENTS - Poème de Niranjan Guaha Roy

Niranjan Guha Roy - HARMONY

Le Soleil unique et ses fragments


L’Un s’est divisé en fragments incalculables, multicolores.
L’Un s’est éloigné de Lui-même, de son unité indivisible, blanche,
De son ananda, de sa puissance, sa connaissance uniques absolus.
Chaque fragment pourtant contient l’Un caché, involué en Lui-même.
Plus l’Un s’éloigne de son unité primaire, plus Il aspire intensément
A rejoindre son origine, le paradis perdu, la béatitude.

Lentement, mais sûrement, il commence son ascension difficile,
Son escalade vers ses propres sommets, attiré par sa propre lumière
Caché dans les fragments, Il connaît le but, connaît le chemin du retour.

Les fragments affolés errent comme des bateaux sans gouvernail.
Le Seigneur qui habite chaque forme, chaque corps, sourit,
Parce que c’est Lui qui tient la barre, mène chaque âme vers son Origine .

Plus on s’approche du soleil, de la lumière suprême,
plus l’on monte vers l’Unique,
Chaque fragment devient un soleil pareil à son Origine.

Des myriades de soleils dansent autour d’un centre unique,
Retrouvent leur unité infiniment enrichie, chacun est particulier,
Un rayon spécial de la lumière éternelle, pourtant inséparable
Des rayons incalculables tous liés par un seul battement de cœur.

L’Amour fracassé, dispersé, noirci, obscurci, perverti, sacrifié,
Resté à jamais pur, inaltérable, puissant, régénérateur,
Caché au fond des choses, ramène l’âme vers son Amant unique.

Que Ta volonté lumineuse, bienveillante, droite, sans déviation
Soit faite dans notre vie dans les moindres détails à tout moment,
Que notre don de soi devienne de plus en plus complet, plein de confiance.

mardi 26 mai 2020

NOUVELLE RÉVOLUTION


Ce poème devrait se lire après celui qui s'appelle NOUVELLE FLORAISON


Et bien que les fleurs 
de la plus sophistiquée 
à la plus frêle 
qui ose pousser 
dans le secret 
des jungles urbaines
chantent bien le vrai 
de ce que j'aime


Il y a dans ces floraisons 
un air de révolution
un parfum d'effroi
un éclat de lumières
un peu violent
qui fait de ce que je suis
un être de plus en plus exigeant 
et délicat à fréquenter


J'ai des élans de bleu dans les veines
J'ai de l'or pur sur la tête et sous mes pieds
Je me suis tranché la tête
Je me suis éviscéré le cœur
comme on ouvre un coquillage
en lui arrachant sa perle
d'éternité

Je brûle les mots et les pensées 
du vieil homme 
que je suis encore
Ses désirs 
en autodafé 
pourlèchent les cieux
Ce passé d'envies
réduit à ses cendres
finit dans le sillon
des récoltes futures

Le tout a lieu tranquille et sans animosité

Une enfance sourit
et a toujours le pressenti
de sa prochaine espièglerie

Qui sont les amis
qui me suivront
jusqu'à l'escalade d'après 
pour cette joie d'enfance 
toute retrouvée ?

Il y a 
ami citoyen
des enfants princiers
qui ont toujours voulu l'Or de la vie
que le Roi et la Reine de ce qui est
leur ont donné
pour abolir les privilèges
de ces temps d'obscurités

Venez !
venez dans leur farandole !
Leurs fêtes 
 r-évolutionnaires a commencé
Leurs feux sont un peu partout allumés
Mains dans leurs mains
on sent bien que
le froid de l'hiver est terminé

mardi 12 mai 2020

NOUVELLE FLORAISON




L'avide avoir 
ronge son frein
Il doit rester 
à la maison
et laisser 
vivre enfin
le simple

La terre gémit 
et s'agite

Dans les cœurs
Il y a ce cri
de l'âme humaine
qui n'a plus soif 
de la vieille humanité 
qui l'habite

Un fluide d'or chaud
cogne sur le dernier mur
qui sépare le monde
de l'océan de joie

Ta trop petite coupe 
encore tremblante
ne peut en recevoir
qu'une goutte
pour l'instant

Mais
le chemin de demain
commence 
à s'entrevoir

Les âmes 
qui y aspirent
le découvriront 
toujours
de plus en plus vite

C'est un chemin de fleurs
quand les épines 
s’évanouissent 
de nos mains

C'est la fin de l'hiver

Les jeunes pousses ont fleuri
et dans les parterres
parsemés de corolles
on voit se dessiner
de nombreuses allées

Les fleurs y sont
comme une obole 
que 
chacune des âmes 
assoiffées
offre 
pour sa traversée

Chacune
y fait 
son 
passage
y trace
sa propre 
destinée
esquissée
déjà
depuis
son 
tout premier
germe
d'éternité


Chacune
selon 
sa propre note
entend 
comme
en écho
sa note 
de demain 

Cela se dit 
se peint 
et se dessine

Cela se danse 
et se chante

Et Cela est tout au fond 
de nos corps
pour doucement
nous entraîner 
à son secret


Mars - Mai 2020


Aspiration à la lumière de Niranjan Guha Roy

samedi 25 avril 2020

CONSECRATION

CONSÉCRATION de Niranjan Guha Roy

Laisse-toi aller
sous la surface 
paix et calme
ré-affermis
dans la substance de joie

Partout alentour
la présence 
de la substance
s'irise de douleur
en avançant
dans les méandres 
encombrés 
de ta matière grise

Que reste-t-il à offrir ?

Souviens-toi
tu priais pour tout offrir

Et ton amant t'as tout pris
sauf ce dernier oui enfoui
dans les profondeurs
de la matière

Et déjà le pur 
au cœur du cœur 
c'est ton oui
sans fin ni commencement
C'est ton oui 
qui regarde
tout et tous
dans la douceur

Pour ton oui
il s'agit
de s'affirmer
face à ces un 
ou deux désirs 
qui te restent 
pour eux aussi 
les offrir


Et surtout
il s'agit de Cela
ton oui s'y reconnaît

Cette substance de joie
n'est pas 
d'une autre nature 
que lui

Ecoute-les
ton oui et Cela
à l'unisson

Entends 
nos aînés
ces pionniers

Cela
t'amènera 
nous disent-ils
encore et encore
à ce oui

Puis 
ton oui de cœur 
mis en avant
Cela lui forgera
dans les cellules animales 
un corps
de plus en plus 
accompli



Peinture de Niranjan Guha Roy

mardi 7 avril 2020

AVANCER A LA BOUGIE DU CŒUR



Pluie de silence


Pluie de silence


Je ne crois rien
Je ne sais rien

Rien

Sinon la flamme du cœur 
qui dans la douce nuit
des ténèbres lumineuses
reconnaît le chemin
que la Reine des mondes
indique en y semant 
ses indices d'amour

Georges de La Tour - Détail